Le travail à distance résout aujourd’hui de multiples problèmes. Il limite les frais de transport, il permet à l’entreprise de faire des économies d’échelle, bâtiment, énergie. Il permet à l’entreprise d’attirer des employés de territoires plus éloignés et enfin il permet aux employés et leurs managers de respecter l’équilibre vie privée et vie professionnelle.
Il met à jour également d’autres problématiques enfouies jusque-là. J’insiste sur « la mise à jour », comme du management peu motivant, des personnes peu autonomes et surtout une organisation trop légère et formelle.
Être à distance n’a jamais été un problème quand l’objectif, le cadre et l’esprit perdurent au-delà du contact. Une personne qui a un objectif précis avec un livrable dans le temps précis n’aura aucune question à se poser quand à savoir ce qu’elle doit faire et pour quand. « Le faire » ou le « faire-faire » sont des compétences pas des injonctions un peu floues qu’on se raconte pour se justifier. Dans un environnement de travail à distance, ce qu’on emmène chez soi ou dans un espace de coworking proche de son domicile est précis avec un temps de réalisation précis et un livrable précis.
Le cerveau est ainsi fait, quand il est dans l’action il déploie des compétences, une acuité et une énergie supérieures. Nous pouvons constater cela dans le sport, le bricolage ou les travaux manuels. Quand nous avons décidé, le temps tout à coup est précis et nos gestes aussi.
Le manager a la responsabilité d’avoir un cadre d’action, de compétences et de résultat établi qui le guide et donne de l’efficacité. Le premier problème du travail à distance est la construction de ce cadre. La plupart du temps le résultat se dilate avec le temps et chacun réadapte son livrable en fonction de sa motivation et d’une date non définie.
L’autre souci est l’état d’esprit. Beaucoup de dirigeants ou de managers « laissent » partir leurs employés en « travail à distance » en pensant ne rien maitriser du tout. Ils pensent que l’employé va en profiter pour « se laisser aller » ou faire tout autre chose et la productivité se prive d’un temps précieux. Tant que cet état d’esprit perdurera, chacun en profitera aisément et c’est naturel.
Nous sommes en France les derniers de la classe en management car notre culture nous incite au contrôle, à la suspicion et au paternalisme. Nous avons encore l’illusion de croire que nous maitrisons nos employés car nous sommes les plus forts, les plus brillants ou que sais-je encore. Mais les sources de la motivation sont très différentes et si nous sachions valoriser, guider et partager, nous engendrerions des employés engagés, autonomes et créatifs.
L’action dont le travail se nourrit est indispensable à la vie et l’énergie positive. L’ennui au contraire engendre le négativisme et la paresse. Même si je considère que l’ennui peut être source de créativité quand il est spontané et exceptionnel. On aurait plaisir à travailler si ce travail avait un but précis, un peu personnel et qu’il produisait de l’échange, du partage et une forme de reconnaissance et de sécurité physique et mentale. Et que l’on soit à distance ou proche, c’est l’état d’esprit qui produit le changement et l’adaptation pas le contrôle ou la domination.