C’est intéressant de voir que le sens de nos priorités change quand l’environnement change du tout au tout. Nous ne sommes plus sollicités de l’extérieur mais de l’intérieur face à nous-même. Nos occupations, la notion du temps, notre corps ne répondent plus à l’extérieur mais à l’intérieur. Pour beaucoup d’entre nous, ceux qui sont seuls, un peu apeurés ou confinés cette notion est d’autant renforcée. Nous n’allons pas rester en pause éternellement, il ne faut pas l’oublier.
Mais profitons pour écouter nos sensations, les priorités qui nous agitent face au vertigineux de l’arrêt. Tout ou presque s’est ralenti et tout à coup nous sommes libres ou presque d’être, tout simplement.
Ce qui va monter dorénavant c’est notre nature profonde avec sa lumière et son ombre. Plutôt que combattre, écoutons, écoutons encore ce qui nous agite. Déjà le lieu où nous nous évoluons (famille, amis, communauté) parle de nous. Ce qui nous exhorte à partir ailleurs ou à rester ici parle de nous et ce dont nous avons besoin viscéralement parle de nous.
Quand on cite le « lâcher prise », on ne dit pas cesser de vous intéresser à ou encore cesser de penser, au contraire lâcher prise signifie regarder en face, ouvrir la main et cesser de serrer ce que nous croyons important (le travail, l’argent, la possession…)
Thupten Jinpa, autorité en matière de compassion est un moine qui a cessé de vivre en monastère, qui s’est marié, a fait des enfants et vit dorénavant la vie de tous les jours. Il considère que la vie et son foisonnement est la meilleure source d’inspiration et le meilleur terrain de jeu pour apprendre à être soi et donc vivre selon son credo.
« Quand vous parvenez à accepter une situation difficile, les ressources nécessaires pour y faire face se présentent spontanément » Thupten Jinpa.
Le premier pas est l’acceptation. Accepter ce qui se passe quelles qu’en soient les conséquences c’est se donner les moyens de réfléchir pour comprendre et s’adapter. Cesser la colère et la résistance c’est voir apparaître les prémices de ce qui demain va nous porter. Quand nous ne savons pas lâcher prise, nous sommes pris au piège de nos problèmes et ils prennent une ampleur de plus en plus importante. On serre son besoin de posséder, d’entretenir, de garder, de préserver et dans le même temps, on reste piégé dans ce qui nous fait mal. Alors que lâcher et accepter va nous projeter dans l’après, dans un monde autrement plus large et notre vision va naturellement attraper ce qui nous fera du bien.
Notre corps a un langage qui ne ment pas (Constance Flamand-Roze). Comment se comporte-t-il face aux changements ? Quelles sont mes sensations, mes joies ou mes angoisses qui montent et me parlent ? Mais quels sont aussi mes choix de nourriture ou d’activité physique qui m’agitent ? Comment se sont calmées ou déplacées mes douleurs et mes inconforts ? Comment je dors ? Voici le moment idéal de vous remettre en santé, de réapprendre à vous écouter et à régler vos inconforts. Votre corps a la faculté de se renouveler constamment et rapidement, remporter des défis contre les mauvaises habitudes va vous tenir en éveil et déclencher ce plaisir d’être bien et les ressources utiles.
J’entends d’ici les sceptiques dire « dans une situation brusque ou qui nous prive, c’est normal d’avoir peur ou d’être frustrés ». Oui c’est normal et sain mais ce qui l’est moins c’est que cet inconfort dure et modifie nos relations. Nous avons tout ce qu’il faut là autour de nous pour décider et accomplir. La peur bloque votre réflexion ou pire fait dévier le sens de vos priorités.
Le temps s’est un peu ralenti et une intention a un rythme de changement qui est plus lent que le tumulte de notre esprit. Il suffit de calmer ce tumulte et observer. Cette attitude peut être ludique car de multiples signes et informations vont surgir et vous faire avancer. Les observer déploie le quotidien comme un jeu de piste.
Il faut être courageux pour accepter qui on est et affronter notre réalité. Il faut être courageux car chacun d’entre nous a une face sombre et il est bon de la connaître et de s’en satisfaire. Cette situation fait remonter nos peurs les plus terribles, la mort, le manque, la souffrance et même l’autre. Nous ne devrions pas nous battre chaque jour pour affronter la vie comme nous le faisons la plupart du temps. Il y a des choses agréables et désagréables, des contraintes et des joies, des solitudes et des communautés. Tout cela fait partie de ce dont nous avons besoin pour apprendre, grandir, et ressentir la sérénité.
Au fil de ces évènements, va surgir d’autres priorités, d’autres sens, d’autres joies et d’autres contraintes et peines. Sachez les accueillir tranquillement sans colère et sans résistance et attendez de sentir monter en vous les solutions et les conseils pour les affronter car vous avez les ressources ça c’est une certitude. Vous en sortirez grandi et plus heureux que jamais.
VEDEKE VOUS AIDE A SURMONTER LES SITUATIONS PERSONNELLES, ECONOMIQUES ET SOCIALES.
Elisabeth Boutet